Vladimir Borissovitch Kramnik né à Touapsé le 25 juin 1975, est un grand maître international d’échecs russe et champion du monde de 2000 à 2007. Fils d’un sculpteur et d’une professeur de musique, il s’initie au jeu d’échecs à l’âge de 5 ans. Il s’aguerrit au fil des années grâce à un sérieux entraînement et se distingue véritablement à l’âge de 11 ans, lorsqu’il reçoit le titre de candidat-maître et intègre l’école d’échecs de Mikhaïl Botvinnik qui était considérée comme la meilleure du monde. Sa progression est fulgurante et à 16 ans, il obtient le titre de grand maître international, sans passer par celui de maître international, un exploit rarissime.
Le géant de Tuapsé Vladimir « Volodya » Kramnik
Il remporte le championnat du monde des moins de 18 ans en 1991 et apparaît aux yeux du grand public à l’Olympiade d’échecs de 1992 à Manille, où il réalise une performance exceptionnelle (8,5/9), permettant à l’équipe de Russie de remporter la médaille d’or. Dès lors, Vladimir Kramnik était considéré comme un membre légitime du haut niveau mondial. Enfin en 1993, à l’âge de 18 ans, il devient n° 4 mondial et Garry Kasparov, alors champion du monde, prédit qu’il serait un jour champion du monde.
Ironie de l’histoire, c’est face à son mentor qu’il acquiert le titre de champion du monde « classique » en 2000 à Londres.
Durant cette décennie, Vladimir Kramnik s’ancre dans l’élite mondiale : il remporte de nombreux tournois prestigieux comme ceux de Dortmund (en 1995 avec 7 points sur 9 possibles, en 1996 avec 7/9, en 1997 avec 6,5/9 et en 1998 avec 6/9), Monaco (en 1996 avec 16 points sur 22), Linares en 2000 avec 6 sur 10 ou encore Dos Hermanas en 1996 et 1997 les deux fois avec 6 sur 9.
C’est une période faste où le style de jeu de Vladimir Kramnik est très tranchant et tendu, ses parties sont extrêmement complexes. Néanmoins, son plus grand rêve est de devenir champion du monde et il comprend alors qu’un style de jeu plus universel est nécessaire pour la conquête d’un tel titre.
Enfin, en l’an 2000, Garry Kasparov alors champion du monde depuis plus de 15 ans, remet son titre en jeu et Vladimir Kramnik est choisi comme étant son concurrent.
Avant tout, il faut dire que la préparation de Vladimir Kramnik pour ce match est d’un très haut niveau. Il la débute près de six mois avant le match avec de longues séances de sport intensif et d’entraînement échiquéen, un rituel presque quotidien . Il choisit pour ce match une équipe de secondants composée de nombreux grands maîtres dont Evgeny Bareev.
Enfin du 8 octobre au 4 novembre 2000, il joue un match de 16 parties contre Garry Kasparov à Londres pour le championnat du monde « classique » d’échecs. La légitimité de ce match est contestée, car Kramnik perd le match des candidats (censé désigner l’adversaire de Kasparov) contre Alexei Shirov en 1998. Mais faute de sponsor, le match Kasparov-Shirov n’a jamais eu lieu. Kasparov désigne alors arbitrairement comme challenger son dauphin au classement mondial, Vladimir Kramnik.
Duel de titans Kasparov Vs Kramnik (année 2000)
Contre toute attente, Kramnik réussit facilement à neutraliser le jeu tactique et dynamique de Kasparov en adoptant la défense berlinoise face à l’ouverture espagnole de Kasparov et en échangeant rapidement les dames dans de nombreuses parties, il parvient à neutraliser son adversaire dans des positions calmes et positionnelles qu’il affectionne. Enfin, dans les parties où il possède les pièces blanches, Kramnik impose un jeu difficile qui lui permet de marquer deux précieuses victoires. Il remporte ainsi le match sur le score de 8,5 à 6,5 sans perdre une seule partie.
Il est aujourd’hui le seul joueur à avoir battu Kasparov en match. Mieux encore, avec cette victoire, il vient de mettre un terme à plus de 15 ans de domination de Garry Kasparov sur le monde des échecs.
Il remet son titre en jeu contre Péter Lékó (joueur hongrois qui s’est qualifié en gagnant le tournoi des candidats de Dortmund en 2002) dans un match en 14 parties qui se déroule en automne 2004 à Brissago en Suisse.
Finalement, et après une situation périlleuse dans le match, Kramnik parvient à gagner la quatorzième partie, à égaliser au score (sept points à sept) et ainsi à conserver son titre de justesse.
Atteint d’une spondylarthrite ankylosante, il enchaîne en 2005 les résultats décevants. Il s’éloigne provisoirement de la scène échiquéenne mondiale et déclare notamment forfait au Tournoi d’échecs Corus 2006, pour suivre un important traitement médical.
Son classement Elo diminue et il est, en avril 2006, 9e joueur mondial.
Après presque 6 mois d’absence, il effectue son grand retour à l’Olympiade d’échecs de 2006 de Turin, où il obtient la médaille d’or au 1er échiquier avec une performance à 2 847.
Topalov et Kramnik s’affrontent en douze parties, du 23 septembre au 13 octobre 2006, dans la capitale kalmouke, Elista, pour le titre de champion du monde « réunifié » (champion du monde « classique » contre le champion du monde FIDE).
La rencontre est tendue et marquée par plusieurs manœuvres contestées du camp Topalov accusant, sans preuve, Kramnik de tricherie. À la fin des douze parties, le score est de 6-6. Les parties de départage semi-rapides tournent à l’avantage de Kramnik qui gagne le match de réunification le 13 octobre et devient champion du monde FIDE.
Grâce à sa victoire sur Topalov en 2006, Vladimir Kramnik est qualifié pour le Championnat du monde d’échecs 2007 à Mexico, qui consiste en un tournoi fermé double rondes avec 8 joueurs (la FIDE rompant avec la tradition des matches). Après un bon début de tournoi (2/3), il ne parvient pas à l’emporter face à Aleksandr Grichtchouk dans une position clairement avantageuse et concède 6 nulles consécutives avant de s’incliner face à Alexander Morozevitch, permettant à Viswanathan Anand de prendre seul la tête. Grâce à une bonne fin de tournoi (3,5/5) il prend la deuxième place, parvenant à rattraper Boris Gelfand mais pas Anand. Kramnik perd ainsi son titre de champion du monde.
En octobre 2008, il affronte en match de 12 parties le tenant du titre, Viswanathan Anand, pour le titre mondial à Bonn en Allemagne. Il est rapidement mené trois victoires à zéro après six parties mais remporte la 10e. Il est finalement défait 6½-4½ (-3 =7 +1) et Anand conserve le titre.
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