Tigran Vartanovitch Petrossian est un joueur d’échecs soviétique né le 17 juin 1929 à Tbilissi, RSS de Géorgie (URSS) de parents arméniens et mort le 13 août 1984 à Moscou.
Il obtint le titre de grand maître international en 1952 et fut le champion du monde d’échecs de 1963 à 1969. Il a remporté quatre fois le titre de champion d’URSS (en 1959, février 1961, octobre 1969 et 1975). Il est connu pour son faible nombre de défaites (il termina six fois invaincu du championnat d’URSS) et son style hyper solide et prophylactique.
Tigran Vartanovich Petrossian
Ce ne fut qu’à l’âge de 12 ans qu’il apprit les règles du jeu d’échecs. Son premier livre d’apprentissage fut «Mon système» d’Aaron Nimzovitch, le théoricien de la prophylaxie, qui eut une profonde influence sur son jeu.
En 1961, il remporta le championnat d’URSS et se qualifia pour le cycle 1961-1963. En 1962, à l’interzonal Stockholm, il finit 2e-3e (+8 =14) et put aller à Curaçao défendre ses chances de rencontrer le champion du monde Mikhail Botvinnik. Il ne laissa pas passer sa chance en 1962 : au tournoi de Curaçao qui se déroulait sur quatre tours, en mini-matchs de quatre parties contre chaque joueur, il finit premier avec 17½ points sur 27 après avoir dominé Bobby Fischer (+1 =3),Viktor Kortchnoï (+2 =2), Pal Benko (+1 =3), Mikhaïl Tal (+2 =1) et Miroslav Filip (+2 =2) et annulé contre Paul Keres (=4) et Efim Geller (=4). Cette première place lui donnait le droit de rencontrer enfin Mikhaïl Botvinnik qui, malgré deux brèves interruptions en 1957 et 1960, dominait le monde des échecs depuis quinze ans. Le tournoi de Curaçao fut le dernier de ce type. Cette formule fut ensuite remplacée par des matchs à élimination directe entre les candidats.
En 1963, après sa victoire au tournoi des candidats de Curaçao, Petrossian fut confronté à Mikhail Botvinnik à Moscou. Après un début de match équilibré, puisque les deux joueurs étaient toujours à égalité après quatorze parties (+2 -2 =10), la perte de la quinzième entraîna le découragement de Botvinnik devant le jeu patient et défensif de Petrossian. Il ne put plus remporter une seule victoire et dut s’incliner à la suite de la vingt-deuxième partie. Petrossian devenait le neuvième champion du monde (+5 -2 =15).
La Fédération internationale des échecs ayant abrogé le droit du champion du monde déchu à un match-revanche l’année suivante, Petrossian conserva son titre jusqu’à ce qu’un nouveau candidat se présentât contre lui.
En 1966 à Moscou, Boris Spassky, qui était sorti vainqueur du cycle des candidats, vint lui contester le titre. Le match fut équilibré et ce ne fut qu’à l’issue de la vingt-quatrième et dernière partie que l’on sut qui l’avait emporté. Petrossian conserva son titre (+4 -3 =17).
Pour Spasski, la revanche se présenta en 1969, toujours à Moscou. A nouveau candidat, il vint à bout de la résistance du champion du monde après la vingt-troisième partie du match et Petrossian dut remettre sa couronne (+4 -6 =13).
Petrossian était un joueur réputé pour son talent défensif et son jeu positionnel : « Je suis profondément convaincu que les échecs, bien qu’ils restent un jeu, n’ont rien à voir avec le hasard. C’est mon credo. J’apprécie uniquement les parties dans lesquelles j’ai joué conformément aux exigences de la position. Je ne crois qu’à la logique et à la correction du jeu. » disait-il.
A propos de son jeu très défensif et sans risques, Lev Polougaïevsky disait: « Dans les meilleures années de Petrossian, il était plus facile de remporter le Championnat d’URSS que de gagner une partie contre lui ».
Tigran s’était installé á Moscou depuis 1949 c’est la qu’il passa le plus clair de sa vie et C’est là aussi qu’il mourut d’un cancer de l’estomac en 1984 à l’âge de 55 ans.
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